Édito
« Même si la fin du monde était pour demain, je planterais quand même un pommier. » Martin Luther
Depuis quelques jours l’automne est là. Merci Isabelle d’avoir posé un tapis de belles feuilles rouges, en ouverture du site. Le soleil au matin paresse, le soir tombe vite – incroyablement plus vite qu’en Bretagne d’où je viens. La chaleur devient douce et supportable.
Nos activités ont pratiquement toutes repris, les activités du pays aussi avec la reprise des débats politiques qui n’en finissent pas de bloquer tout désir d’avancer, d’accueillir. Avec, aussi, la marque de l’expression de notre réel attachement à Christ. Il se trouve de petits ouvrages dans nos librairies qui devraient nous éveiller (si le message essentiel biblique n’arrive plus à nous parler, à nous retourner, à nous convertir!) Je pense à « Matin brun » qui nous rappelle que la tentation d’aller vers des ignominies telles que le nazisme est toujours à deux pas de chacun de nous.
Mais revenons à la Bible. L’exposition « Le monde comme jardin » nous a rappelé combien solidarité, compassion, humilité (qui vient du mot ‘humus’), sont les seules valeurs nous octroyant le droit de nous sentir des vivants sur cette terre, en ce jardin qui nous fait vivre. Ainsi l’accueil de tous les migrants revient à donner un verre d’eau à tout humain, frère en Jésus Christ (Marc 9) ; chaque signe d’amour est signe de Vie (non biologique)… chaque volonté d’exclusion est signe de mort, même du temps de notre existence.
Notre fête de moissons, premier culte d’octobre, est signe de joie, de louange. Les récoltes rappellent qu’elles ne dépendent pas seulement du travail de l’homme sur la terre. Que seront-elles dans cent ans ? L’homme semble aveugle et sourd aux dommages qu’il inflige à ce grand jardin ! Que vivront donc ses enfants dans cent ans ? Le dernier culte d’octobre sera un souvenir de la grande prise de conscience de Martin Luther, moine et enseignant catholique du 16e siècle. La religion pour lui semblait comme un jardin très mal entretenu, ayant substitué l’obéissance à une institution humaine (l’Église d’alors) à la foi et l’espérance du message biblique. Son geste étant plutôt un grand balayage sur son perron (l’Église d’alors). Notre église réformée est toujours à réformer. Chacun-e est appelé à aimer toujours mieux et sans réserve, à mettre cet amour en actes tout particulièrement pour celui que nous avons tendance à exclure, à partager notre espérance !
Florence